Présentation

On entend parfois un diagnostic : on lit de moins en moins. C’est faux : jamais aucune société n’a lu autant, jamais on a publié autant de livres, jamais il n’y a eu autant de matériel écrit disponible à travers les marchands de journaux, jamais on a autant lu du fait de la présence des écrans… La mort du lecteur et la disparition de la lecture sont pensées comme la conséquence inéluctable de la civilisation de l'écran, du triomphe des images et de la communication électronique. Or les écrans de notre siècle portent des textes. À l'ancienne opposition entre, d'un côté, le livre, l'écrit, la lecture et, de l'autre, l'écran et l'image, s’est substituée une situation nouvelle qui propose un nouveau support à la culture écrite et une nouvelle forme au livre ». C’est à partir de ce constat que nous empruntons à Roger Chartier que nous avons souhaité proposer aux étudiants de l’ESIEA de créer un livre numérique.

Ce blog est le résultat de l'atelier de création dirigé par Matthieu Mével, avec Pierre Ménard et Cédric Gaul Berrard, qui a eu lieu à l'ESIEA (École Supérieure d'Ingénierie Informatique Automatique) à Ivry-sur-Seine, du 19 au janvier 2009.
À la suite de la conférence de Matthieu Mével et Pierre Ménard : L'écrit / L'écran (L'écriture à l'ère du numérique), chaque étudiant fut invité à lire la page 48 d'un ouvrage littéraire et à intervenir graphiquement dessus par caviardage.
Parallèlement, une sélection de séquences cinématographiques fut distribuée à chaque groupe. Les étudiants la détournèrent en y apposant la page 48 d'un texte littéraire. Ainsi se retrouvaient associés les images du Samouraï de Melville et le Don Quichotte de Cervantes, ou encore L'homme à la caméra de Dziga Vertov et La recherche du temps perdu de Marcel Proust.





Tristram Shandy, page caviardée par Henri Pourletty




















Lecture intégrale des pages 48 lues par les élèves participant à l'atelier de création, les mardi 20 et mercredi 21 janvier 2009.




Le projet de page 48, site de lectures versatiles créé et animé par Pierre Ménard s'inspire d'un texte de Joe Brainard, I remember, dans lequel l’écrivain américain évoque ses souvenirs à partir d’une formule récurrente lui servant de leitmotiv et dont s’inspirera ultérieurement Perec en publiant Je me souviens :
“Je me souviens d'avoir projeté de déchirer la page 48 de tous les livres que j'emprunterais à la bibliothèque publique de Boston mais de m'en être vite lassé.”
Le principe de ce podcast est simple, il s'agit d'une série de lectures de différents livres, mais une seule page, toujours la même, la page 48, comme autant de pages arrachées à ses livres de chevet, ses ouvrages de référence et d’autant de pages originales...

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